Shikayachan

Les écrits de Shik-Aya-Chan

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite.

Pourquoi quand tout va bien dans notre vie, il faut qu'il y ait un événement qui, qui ..... Rhaaaa, j'arrive pas expliquer. Je vais vous raconter plutôt. Voilà comment cela à commencé :

Je commence par me présenter : je m'appelle Matthias. Je suis en première dans un lycée de la banlieue parisienne.

En fait, cette journée de cours avait commencée normalement, comme toutes les autres journées. J'étais arrivé tranquillement, une dizaine de minutes avant le premier cours, j'avais salué mes potes, fais la bise à mes amies, et j'étais allé retrouver Éric, mon meilleur ami, mon frère, mon confident, mon compagnon de fortune et d'infortune. Il était comme d'habitude assis par terre devant la salle avec un bouquin dans les mains. Aujourd'hui, c'était un roman de science fiction, mais hier ça avait été une bande dessinée, avant hier un policier et demain cela pouvait aussi bien être un roman historique qu'un traité de géo-politique ou un même un manga. J'étais arrivé tout doucement, sans faire de bruit, pensant qu'il était plongé dans son bouquin, mais quand j'arrivai à sa hauteur il m'interpella sans lever les yeux :

«N'y pense même pas !»

Je soupirais. Un jour, la première fois, j'avais réussi à l'avoir. J'étais venu silencieusement et je l'avais décoiffé de la pire manière possible. Il était très pointilleux sur sa coiffure : il portait ses cheveux blond assez long, juste au dessus des épaules, et les coiffait en arrière avec une laque très fine, tellement qu'on pensait que c'était naturel. Donc ce jour là, il ressemblait à un porc-épic en colère. J'étais littéralement écroulé de rire. Lui était rouge de colère et de honte, et il avait profité que je sois à terre à me tenir les côtes pour me renverser l'intégralité d'une bouteille d'eau dessus avant de jeter mon sac par la fenêtre du deuxième étage. Là, j'avais arrêté de rire. Il avait pris son sac et avec l'attitude digne qui le caractérise, il était parti se recoiffer aux toilettes. Il ne m'avait plus reparler de la journée, et m'avais ignoré et évité ostensiblement. Depuis, il ne s'était plus laissé avoir.

En fait, ce jour là était un des rares où je l'avais vu vraiment énervé. Il était d'un caractère plutôt tranquille et distant. Il répondait gentiment quand on lui parlait, était généreux sans toutefois être bonne pomme mais recherchait rarement la compagnie de quelqu'un, à part la mienne. Mais bon, c'était normal, moi j'étais son meilleur ami depuis notre quatrième. On se connaissait depuis le berceau, puisque nos mères étaient et sont toujours meilleures amies, mais on se détestait. Moi je lui faisais des mauvaises blagues et lui s'arrangeait pour me punir sans raison en utilisant sa gueule d'ange. Tout le monde craquait littéralement devant son air mignon et fragile, mais moi, ça me faisait enrager. Maintenant, nombreuse sont celles qui admirent son profil parfait, sa peau lisse et blanche, son corps long et fin, son sourire doux. C'est vrai qu'il n'a pas la carrure d'un rugby-man, au contraire, mais il est très mignon, je dois l'avouer. Mais, sans me vanter, je n'ai rien à lui envier : d'accord, mes cheveux sont d'un brun commun alors que lui a des cheveux platine naturel, mais j'ai des yeux verts émeraudes et je suis assez large d'épaule. En fait, mes yeux étonnent assez les gens : ils me demandent si je porte des lentilles ou retouché mes photos.

Je crois que je me suis perdu en route. Donc, cette journée fatidique. LE moment qui a tout changer fut en fait à la pause de 11h, entre les deux heures de français. Lui était assis à sa place, et moi penché vers lui, lui indiquant sur le texte je-ne-sais-quoi. Le débile derrière moi jouait à se balancer sur sa chaise. J'aurais du le voir venir, le pressentir, mais voilà, je n'écoute pas assez mon instinct, que voulez vous. Bref. A un moment, Éric a levé la tête, pour regarder je-ne-sais-toujours-pas-quoi au tableau. Voyant qu'il ne m'écoutait plus, j'ai moi aussi levé le menton. Et là, nos regards se sont croisés.

Je m'explique : on se regarde tout le temps dans les yeux, mais là, ce regard n'était pas teinté d'amusement, ou d'affection comme d'habitude. C'était un regard que je ne lui connaissait pas, chargé d'électricité et ... d'autre chose. Ses pupilles se sont soudainement dilaté, donnant à ses yeux bleus un attrait inhabituel.

On s'est regardé pendant quelques instants, de longs instants, trop longtemps pour que ce soit anodin. Autours de nous, le temps semblait s'allonger, ou même s'arrêter. Plus rien n'avait d'importance, plus rien n'existait. Il n'y avait plus aucun mouvement autour de nous, plus aucun bruit. Nous étions seul au monde pendant cette seconde d'éternité.

Dans la continuité de ce fugace instant, Éric rapprocha sa tête doucement, lentement, comme s'il était indécis, ou qu'il n'était pas conscient de ce qu'il faisait.

Moi non plus je n'en était pas vraiment conscient, je restait passif devant son audace, ne réalisant pas bien ce qui allait surement se passer. C'est à peine si je clignais les paupières ou si je respirais.

Mais, comme rien ne se passe comme on le voudrait ( ou comme on s'y attend ), un événement vint précipiter les choses. Cet événement, c'était mon *biiiip* de camarade de classe, juste derrière moi, qui s'était soudaient levé. Il m'avait poussé, et moi j'avais posé mes mains à plat sur la table pour rétablir l'équilibre, et penché ma tête en avant. Conclusion logique : mes lèvres sont entrées en contacte avec celles de mon amis.

On est resté en l'état quelques secondes, ne comprenant pas vraiment ce qui venait d'arriver. Mais un cri vint nous sortir de cet état de surprise totale. Une fille venait de regarder dans notre direction et avait aperçu notre position compromettante. On s'était séparé tout de suite mais le mal était fait, toute la classe s'était retourné vers nous d'un seul et même mouvement.

Je gardait ma main sur mes lèvres, le fixant bêtement, tandis que lui était toujours assis sur sa chaise, l'air légèrement choqué. Autours de nous, un brouhaha indistinct se faisait entendre.

Je suis sortit précipitamment de la salle, laissant toute mes affaires, et mon ami – pouvais-je encore le considérer comme tel ? - se débrouiller avec ces hyennes et ces langues de vipères. A vrai dire, je ne réfléchissait plus correctement. Je pensais juste à trouver quelqu'un qui pouvait m'aider à y voir plus clair.
Je me dirigeait donc dans un état second vers l'infirmerie, qui accueillait aussi le bureau de la conseillère d'orientation psychologue. La porte de cette dernière était entrouverte, signe qu'elle ne prenait pas de rendez vous. Je m'y précipitais. Ce qui se passa jusqu'à ce que je sorte, je ne le sais pas vraiment. Tout ce que je sais, c'est que mon ouverture d'esprit c'était élargie : je ne voyais plus l'homosexualité comme quelque chose de gênant qu'il fallait cacher et ignorer, et que mon affection pour Éric n'était surement pas basé seulement sur l'amitié et la fraternité.

J'avais besoin de réfléchir un peu seul sur la suite. Je m'étais mis dans un coin et j'avais pensé pendant je ne sais combien de temps. En tout cas, à la fin de cette journée, je me suis aperçu que j'avais séché le déjeuné et mes deux heures de l'après midi. Mais ce qui me fit vraiment revenir à la réalité, ce fut quand Éric s'écroula à coté de moi.

Je me suis retourné pour le regarder : il fixait un point indistinct devant lui, les yeux flous et dans le vague. Nous sommes restés dans cette position pendant de longues minutes. Puis il se décida à engager le dialogue, lui le plus mature et le plus sérieux de nous deux :

«-Tu me détestes ?»

C'était la voix d'un petit garçon pris en faute.

«-Non.»

La mienne était calme et posé, sereine.

«-Alors pourquoi tu t'es enfui ?»

Je soupirais. Je n'étais pas sur de pouvoir lui présenter maintenant mes états d'âme, je n'étais pas certain de les avoir démêlés. Je ne saurais surement pas tout exposer correctement.

«-J'étais paniqué. Je ne comprenais pas ce qui venait d'arrivé. J'étais troublé : je ne ressentais aucun dégout ou quoi que ce soit de négatif, juste un léger bien être intérieur et une chaleur diffuse. Il fallait que je comprenne.»

Il me regardait avec des yeux étonnés et brillants. J'y discernais une étonnante lueur d'espoir.

«-Je suis allé voir la psychologue. Elle m'a fait comprendre deux trois petites choses.»

Toujours cette lueur d'espoir. Je ne savais vraiment pas comment l'interpréter.

«-D'après elle, enfin moi, je t'aime plus que je ne le devrais. Quelque chose de différent d'une amitié dans sa définition générale. Je ne sais pas quoi faire de ça.»

La lueur s'était éteinte. Qu'avais-je bien pu dire pour causer sa déception ?

«-Moi, ça fait longtemps que je sais que je t'aime autrement que comme un ami. Que je te voyais différemment de tous les autres. Je ne regardais et ne regarde que toi.»

Cela devait avoir été difficile pour lui de me faire cette déclaration. Il avait ramené ses jambes contre son torse et caché sa tête entre eux. Je le voyais frissonner et ses épaules tressautaient légèrement.

C'est a ce moment que je compris qu'il pleurait. Et cela m'était insupportable. Je l'attrapais par les épaules et le plaquait contre moi, le serrant de mes bras.

«-Ne pleure pas. Ne pleure pas à cause de moi. Je ne supporte pas de voir tes larmes, de te voir triste. Pardonne moi, je t'ai blessé, excuse moi, arrête de pleurer. Chuut, chuut, ça va aller, chuut, calme toi, chuut, chuut, arrête de pleurer.»

Mais ses larmes redoublèrent. Il se tourna et s'accrocha à mon pull, calant sa tête contre mon torse. Il me tenait comme on tient une bouée de sauvetage quand on se noie. Il avait l'air en proie à un profond déchirement intérieur.

Je ne savais pas vraiment comment le calmer, alors j'écoutais mon instinct. Je lui relevait la tête et lui donnait un vrai baisé, tout doux, affectueux, attentionné, apaisant. Ses larmes s'arrêtèrent de couler et il s'abandonna à mon étreinte. Il alla même jusqu'à entrouvrir les lèvres pour laisser ma langue y pénétré. Je l'explorais avec délectation, alors que mes mains avaient élue domicile sur sa hanche et sur le bas de son dos, que je frictionnais dans une mouvement rassurant.

Par la suite, nous avons discuté. Lui m'aimait depuis quelques années, et voulait vivre quelque chose de différent d'une amitié avec moi. Et moi, je ne savais pas vraiment. J'aimais l'embrasser et le toucher, mais je ne me voyais pas vraiment former un couple avec lui. De plus, je ne savais pas si j'étais homosexuel, et si j'oserais m'afficher comme tel avec lui à mon bras. Et quand bien même j'aurais été bisexuel, ou qu'il aurait été l'exception dans mon hétérosexualité, je ne savais pas si je supporterais le regard des autres. Mais nous avons quand même décider de tenter quelque chose, au moins pour éviter les regrets, et d'y aller doucement, à notre rythme, et à notre manière.

La suite, je ne la connais pas, j'en suis ici au même point que vous. Mais j'ai appris depuis que la tolérance n'était pas innée, et que c'était une qualité qu'il fallait développer et cultiver. Prenez en de la graine !
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