Shikayachan

Les écrits de Shik-Aya-Chan

Le soleil était étincelant au dessus de leurs têtes. Le vent soufflait et les fouettait, mais ils ne ralentirent pas leur course. Au dessous d'eux, la mer défilait, belle, envoutante d'un bleu profond comme la nuit. Le goéland battait des ailes d'un mouvement lent et régulier, répétitif. Ils venaient d'Islande, et se dirigeaient vers le sud. Heureusement le temps était calme, les sirènes y avaient veillées. Parfois, ils en apercevaient à la surface, leur faisant des grands signes, comme pour les encourager. Ils ne répondaient pas, ils étaient pressés, le temps filait vite, ils avaient une mission. Malgré la nuit, malgré le vent, malgré la fatigue, ils continuaient à avancer. Heureusement, la côte étaient proche, l'oiseau pourrait passer le relais. Mais pas le temps de penser au repos prochain.

La boule lumineuse couleur bronze s'accrochait autant qu'elle le pouvait aux plume du majestueux animal. Il était vraiment très imposant, il méritait bien son titre de prince des cieux côtier. Son duvet blanc était doux et ses plumes grises annonçaient à l'avance son arrivée, tel un phare mouvant. Il tremblait sous elle, mais elle faisait ce qui était en son pouvoir pour le maintenir en vol. Car c'était elle qui usait de sa magie pour diminuer la fatigue, faire refluer la douleur, lui garder l'esprit alerte. Habituellement, elle n'aurait pas été autorisée à se servir de son glamour de la sorte, mais la situation l'y obligeait. Elle était porteuse d'une nouvelle qui ne souffrait d'aucun retard. Encore un petit effort, ami, et ton calvaire, ami, sera terminé, bientôt tu pourras te reposer, replier tes ailes et fourrer ton bec sous tes plumes, pour, enfin, te reposer.

La côte ! On pouvait apercevoir la côte ! Ils y seraient bientôt, vraiment dans un tout petit moment ! Enfin, ils se posèrent. L'animal atterrit avec grâce et ne s'écroula qu'après que la créature fut descendue. Elle le remercia et lui jeta un sort de sommeil ainsi qu'un de dissimulation, pour sa sécurité. Elle siffla longuement, appelant à l'aide et au renfort. Un grand épervier se présenta. Il s'inclina devant elle, et se baissa de manière à ce qu'elle puisse monter, elle lui expliqua sommairement sa mission, et ils décolèrent.

Ils survolaient à présent des petites collines vertes, couvertes de fleurs des champs tardives de toute sorte de couleurs. Klervia commença sa mission. Elle dispensa dans l'air des petites boules de lumière couleur bronze, comme elle, porteur de son message. Elle sillonna l'île sur toute sa longueur et sa largeur, n'oubliant surtout aucun endroit reculé, car ceux-là étaient les plus important. Cette mission l'épuisait, mais elle était de la plus haute importance. Sa magie s'amenuisait au fur et à mesure, elle allait bientôt disparaître. Mais cela ne l'attristait pas, elle avait été crée dans ce but, dans cet unique but. Une fois qu'elle aurait fini l'Europe, elle pourrait s'évaporer. Mais elle venait juste de commencer, c'était le deuxième lieu qu'elle visitait seulement.

Après celui-ci il lui restait la France, mais il ne restait plus beaucoup du petit peuple, puis l'Espagne, mais c'était surtout les dragons et les élémentaires de feu, l'Italie et la Grèce, avec ses nymphes et ses naïades, ses satyres et ses centaures, les pays de l'est, où vivait des créatures plus sombres, comme les loups-garous et les vampires, ou les zombis et les golems, et une tripoté d'autres moins puissants, et dans la zone scandinave, qui était peuplé de trolls et de gnomes.

Mais pour l'instant, elle devait contacter le peuple de cette île. Les humains n'avait pas détruit leurs habitats naturels, et croyait encore un minimum en eux. Ils restaient cachés, bien évidement, mais de ce fait, leur concentration était l'une des plus denses au monde.

Partout dans ce pays tout vert, les fées, lutins et autres elfes recevaient le message. Dans les plaines verdoyantes, des minuscules fillettes sortaient de sous les fleur pour se rassembler autour de cet étrange item porteur de magie. Les petits hommes qu'on appelle aussi parfois hobbit, sortait la tête du terrier de lapin pour apercevoir cette douce lumière qui descendait du ciel et entendre ce qui paressait être un chant langoureux, mais impérieux.

Dans les bois, une voix merveilleuse sortant de ce globe d'airain dispensait sa mélodie informant les esprits immatériel dans leurs arbres, les leprechauns malicieux sur leurs champignons, les korrigans dans leurs trous et les avatars d'animaux aux milieu de leurs semblables.

Dans les villes, un chuchotement discret mettait en alerte les esprits frappeurs et les fantômes au moyen des cheminées et des interstices.

Tous étaient invités à se rendre sur le versant ouest de l'île sur la falaise, sous le célèbre chêne centenaire, qui avait selon les humains des vertus magiques étonnantes, mais qui était monstrueusement difficile d'accès car resté sur un morceau de falaise à quelques mètres dans la mer, dernier souvenir de l'éboulement ancien qui avait secouer le pays en son temps. Ce rendez-vous mystérieux était pour le coucher du soleil du soir de lune absente. Ce jour en particulier intriguait beaucoup le bon peuple. Pourquoi ce jour là, alors que ses propriétés magiques étaient quasiment nulles, sauf en ce qui concerne la mauvaise magie ? De qui venait cette ordre d'ailleurs ? Qui était assez puissant pour envoyer une telle quantité de magie distribuer son message ? Quel serait l'objet de ce rassemblement ? Pour quoi tout le peuple magique d'Irlande devait-il s'y rendre, alors que justement certains d'entre eux recherchait la solitude, où au moins évitaient les discordances avec les races ennemies à la leur, comme cela arrivaient souvent ? Bref, beaucoup de questions, et aucune réponse. Klervia, qui se présentait dans son message, était désormais introuvable, et ne pouvait donc en dire plus aux curieux qui la recherchait.

À la fin du délai, l'impatience était palpable parmi le peuple magique. Sur les routes ou se pressaient en masse les appelés, chacun faisait part de ses hypothèses, des amitiés naissaient, et des inimités se formait. Mais qu'importe, en définitive, tout cela était une grande aventure, et c'était fort amusant !

Tout le monde fut rassemblé une heure avant que le soleil ne se couche. Les fées virevoltaient au dessus de la foule. Elles étaient ravie de voir autant de leurs semblables rassemblées au même endroit. Elles dansaient ensembles dans l'éther, leurs magnifiques ailes de papillon ou de libellules reflétant la lumière, comme un arc-en-ciel désordonné. Elles étaient très agréables à regarder, et beaucoup de créatures avaient arrêté leurs activité pour lever la tête et les observer.

Les gnomes et les lutins courraient partout, fatiguant les autres races. Ils étaient très joueurs et voir autant d'individu rassemblés les excitaient d'avantages que d'habitudes. Ils bousculaient les autres, se faisant invectiver et parfois insulter. Mais dans ces cas-là, les esprits immatériels se chargeaient de faire en sorte que les grossiers personnages s'excusent.

Certains esprits s'étaient mêlés à des plantes ou des rochers. Leurs apparence s'en ressentait : ils gardait une certaine mémoire de leurs précédentes apparences, avec une peau d'écorce ou de calcaire. Ils se déplaçaient lentement et parlaient peu. Ils avaient fini par se rassembler en dehors de la cohue, et reformait une petite forêt dans leur coin.

Les esprits avatar faisaient les fous eux aussi. Ils revettaient souvent la forme de renard, de belette, ou de corbeau. Ils se chamaillaient joyeusement, n'ayant pas souvent l'occasion d'être si nombreux.
Plus l'heure approchait, plus la fébrilité du petit peuple grandissait. Chacun jeta un coup d'eau à l'horizon, parfois plusieurs fois par minutes. Et toujours personne n'avait aperçue la dénommée Klervia. Certains observaient avec attention le chêne plusieurs fois centenaire. Ils sentaient parfaitement la magie qui émanait de lui, même à cette distance. C'était apaisant, reposant, revitalisant. Les humains avaient raison quant à ses propriétés, mais ils se trompaient de destinataire. En plus, ce n'était pas vraiment nécessaire de l'approcher de près.

Enfin, le moment arriva. Le soleil disparut sous l'horizon. La foule retint son souffle. Klervia descendit des nuages pour se poster entre le bord de la falaise et le merveilleux arbre. Sa voix résonna dans le silence. Elle était claire comme le chant d'un ruisseau et belle comme le tintement d'un cristal. Tous le monde l'écouta avec adoration et piété.

« Mes puissants seigneurs vous ont mandé
en ce lieu enchanté
non pas pour discourir
mais pour vous avertir.
Notre monde se meurt
et cela leur fait peur
à un aucun prix,
ils ne veulent perdre leurs enfants chéris.
Filles de la divine Sélénite,
sa plus grande réussite,
Fis de l'astre étincelant
qui vous regard fièrement,
écoutez la voix de vos géniteurs,
pour votre bonheur. »

Le petit peuple était soufflé. C'était donc le soleil et la lune qui les avait fait venir ? C'était un fait vraiment exceptionnel ! Ils n'étaient descendus en ce bas monde que très peu de fois au cours de leur histoire. Et en ce jour, ils allaient se présenter à eux ! La foule faisait un bruit assourdissant, chacun commentaient l'annonce.

Soudain, il y eut un grand flash. Deux superbes personnes apparurent sous l'arbre enchanteur. Ils caressèrent doucement l'écorce, tendrement, avant de se tourner vers la la peuplade. Ils marchèrent dans le vide et s'arrêtèrent au niveau de leur messagère.

Ils étaient magnifiques. Lui, ressemblait un grand homme blond au teint matte, et portait une grande cape grise claire qui lui arrivait aux chevilles, brodée d'or et d'ambre, en entrelacs compliqué. Il portait une chausse blanche et une grande chemise de la même couleur sur laquelle était cousue un soleil étincelant de réalité. Elle, avait les cheveux noirs et la peau très pale. Elle portait une longue robe de velours noir, où des étoiles étaient cousues en fils d'argent, où des diamants, des cristaux et des pierres de lune étaient accrochés, et sur laquelle trônait une grand croissant au niveau du ventre.

On ne pouvait s'y tromper, ils étaient le soleil et la lune, les majestés de ce monde. La multitude s'inclina avec respect.

Soudain, sa voix, grave et envoutante, s'éleva :

« Mes enfants, je suis ravi de voir que vous avez tous répondu à notre appel. L'heur est grave. Ce monde qui était le notre autrefois est en train de disparaître. Les humains nous chassent progressivement, sans le savoir, sans le vouloir. Mais le fait est là. Nous mourrons. Et nous ne pouvons accepter cela.

-Mais en aucun cas nous ne voulons la guerre. Nous ne voulons pas détruire ces êtres. Nous allons seulement déménager, aller ailleurs.

-Ne vous inquiétez pas, nous n'irons pas loin, et cela ne changera rien pour vous. Nous partons ... pour l'autre coté du miroir. Les humains ne peuvent accéder à ce monde, nous y serons en sécurités, et seuls.

-Ce monde est le même que celui ci, mais vierge. Il n'y a aucun animal, juste des plantes.

-Nous vous laissons jusqu'à l'équinoxe pour préparer le voyage. Emmenez tous ce dont vous avez besoin. Mais aucun objet de fabrication humaine, et aucun humain.

-Nous ne reviendront plus ici. Plus jamais.

-A la date prévue, un grande miroir apparaitra ici, et vous le traverserez.

-Mes enfants, adieux. »

Un murmure surpris s'éleva. Ils allaient fuir ? Fuir cette engeance, ce virus qu'était l'humain ? Fuir parce que ces primates profanaient cette planète, parce qu'ils n'étaient pas capable de la laisser en bon état ?

Et bien soit. Car sans le peuple magique, elle serait dans un état encore plus pitoyable. Ils usaient de leur glamour pour la régénérer. Alors sans eux, elle mourrait vite, très vite, beaucoup plus vite. Les humains allaient recevoir la monnaie de leur pièce, et ils allait regretter leur attitude.
Un rêve ...

Halloween. Ce mot évoque toujours quelque chose chez les gens. Pas forcement le jour précis de la peur de leur vie, mais parfois un bon moment passé entre amis, une bonne soirée, une fête sympa, un moment agréable passé avec son amoureux(se). Bref, il y a toujours quelque chose à raconter sur un 31 octobre. Pas comme avec une date quelque. Essayez de demander à quelqu'un « Il s'est passé quoi le 16 Mars ? ». Il vous regardera bizarrement, se creusera la tête et vous répondra qu'il ne sait pas. À moins que vous ne tombiez sur une date d'anniversaire qui lui est connue.
Donc halloween. Moi je vais vous raconter un événement associé à halloween. Ça se passe dans un manoir abandonné, évidemment. Il était en ruine, plus personne n'y habitait depuis plus de dix ans et n'était pas entretenu. Il faisait assez peur, posé là sur le haut de colline, entourée de ronces et d'orties. Cette année là, je venais d'emménager dans la ville, juste au début de la semaine. Je ne connaissais personne, pas même les voisins. Mais je ne m'en faisait pas, à la rentrée, j'irais dans le lycée du coin et pourrais rencontrer des personnes. Toujours est-il que ce soir là, j'étais seul. Et curieux. J'avais envie de voir ce que cachait cette mystérieuse masure.
J'avais donc grimpé le versant, traversé les épineuses broussailles et passé le portail grinçant. Très beau portail, d'ailleurs, en fer ouvragé, traçant de grands et majestueux M. J'étais entré dans ce qui était autrefois un jardin, maintenant revenu à l'était sauvage. Des arbres fruitiers, ou simplement à fleurs comme cet immense cerisier, d'anciens arbustes comme ce long rosier grimpant, voilà l'étrange tableau que formait cette cours. La porte de bois massif était déjà entrouverte. Je pensais naïvement que cela devait toujours être le cas. J'avançais dans le hall, découvrais le plus bel escalier de conte de fée que j'ai vu de ma vie. Il devait être magnifique au temps de sa splendeur originelle. Je n'attendais presque à trouver une princesse endormie à l'étage. Alors je montais. Je posais mes mains sur la rambarde couverte de poussière et dégageais des petits nuages qui me faisaient éternuer doucement. Sous mon regard, la bicoque abandonnée se transformait en luxuriant palais. Partout, je voyais l'or, l'argent, le cristal et la soie. Je voyais des dizaines de domestiques courir dans tout les sens, ne faisant pas attention à moi. J'imaginais des voix qui chuchotaient, toutes excitées, à propos d'un bal et de mademoiselle qui était si belle. Je poussais une porte et vis une magnifique chambre avec un grand lit à baldaquin, un grande armoire remplie de somptueuses tenues et une coiffeuse. Une jolie jeune fille en légère chemise était assise devant, en train de se préparer. Elle ne m'avait pas vue. Je vis sa robe de velours bleu nuit aux coutures d'argent et m'approchait tout doucement, pour mieux l'admirer. Ses long cheveux blonds coulaient dans son dos comme une cascade d'or liquide. Sa peau était blanche comme le lait.
Mais quand je voulu la toucher, le rêve s'envola, et je me retrouvait seul dans une pièce vide et poussiéreuse. Le fantôme du lieu était reparti.

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