Un rêve ...
Halloween. Ce mot évoque toujours quelque chose chez les gens. Pas forcement le jour précis de la peur de leur vie, mais parfois un bon moment passé entre amis, une bonne soirée, une fête sympa, un moment agréable passé avec son amoureux(se). Bref, il y a toujours quelque chose à raconter sur un 31 octobre. Pas comme avec une date quelque. Essayez de demander à quelqu'un « Il s'est passé quoi le 16 Mars ? ». Il vous regardera bizarrement, se creusera la tête et vous répondra qu'il ne sait pas. À moins que vous ne tombiez sur une date d'anniversaire qui lui est connue.
Donc halloween. Moi je vais vous raconter un événement associé à halloween. Ça se passe dans un manoir abandonné, évidemment. Il était en ruine, plus personne n'y habitait depuis plus de dix ans et n'était pas entretenu. Il faisait assez peur, posé là sur le haut de colline, entourée de ronces et d'orties. Cette année là, je venais d'emménager dans la ville, juste au début de la semaine. Je ne connaissais personne, pas même les voisins. Mais je ne m'en faisait pas, à la rentrée, j'irais dans le lycée du coin et pourrais rencontrer des personnes. Toujours est-il que ce soir là, j'étais seul. Et curieux. J'avais envie de voir ce que cachait cette mystérieuse masure.
J'avais donc grimpé le versant, traversé les épineuses broussailles et passé le portail grinçant. Très beau portail, d'ailleurs, en fer ouvragé, traçant de grands et majestueux M. J'étais entré dans ce qui était autrefois un jardin, maintenant revenu à l'était sauvage. Des arbres fruitiers, ou simplement à fleurs comme cet immense cerisier, d'anciens arbustes comme ce long rosier grimpant, voilà l'étrange tableau que formait cette cours. La porte de bois massif était déjà entrouverte. Je pensais naïvement que cela devait toujours être le cas. J'avançais dans le hall, découvrais le plus bel escalier de conte de fée que j'ai vu de ma vie. Il devait être magnifique au temps de sa splendeur originelle. Je n'attendais presque à trouver une princesse endormie à l'étage. Alors je montais. Je posais mes mains sur la rambarde couverte de poussière et dégageais des petits nuages qui me faisaient éternuer doucement. Sous mon regard, la bicoque abandonnée se transformait en luxuriant palais. Partout, je voyais l'or, l'argent, le cristal et la soie. Je voyais des dizaines de domestiques courir dans tout les sens, ne faisant pas attention à moi. J'imaginais des voix qui chuchotaient, toutes excitées, à propos d'un bal et de mademoiselle qui était si belle. Je poussais une porte et vis une magnifique chambre avec un grand lit à baldaquin, un grande armoire remplie de somptueuses tenues et une coiffeuse. Une jolie jeune fille en légère chemise était assise devant, en train de se préparer. Elle ne m'avait pas vue. Je vis sa robe de velours bleu nuit aux coutures d'argent et m'approchait tout doucement, pour mieux l'admirer. Ses long cheveux blonds coulaient dans son dos comme une cascade d'or liquide. Sa peau était blanche comme le lait.
Mais quand je voulu la toucher, le rêve s'envola, et je me retrouvait seul dans une pièce vide et poussiéreuse. Le fantôme du lieu était reparti.